— Regarde ça, dit-il un soir en lui montrant une annonce sur son téléphone. Un camping naturiste en pleine forêt, complètement à l’écart de la ville. Pas de réseau, pas d’électricité en dehors du solaire, juste des cabanes en bois et la nature à perte de vue.
Clara observa les photos. On y voyait des petites clairières bordées d’arbres centenaires, des sentiers serpentant à travers une forêt dense, et même un ruisseau limpide traversant le site.
— Ça a l’air magique… murmura-t-elle.
Ils réservèrent aussitôt une cabane pour une semaine et, quelques jours plus tard, prenaient la route, impatients de s’enfoncer dans ce nouvel univers.
Le chemin qui menait au camping était une petite route de terre sinueuse, bordée de fougères et de grands pins. Dès qu’ils descendirent de la voiture, Clara sentit l’odeur enivrante de la forêt. C’était un parfum de mousse humide, de bois et de liberté.
À l’accueil, une femme d’une cinquantaine d’années, les cheveux relevés en chignon et un paréo noué à...

r toi.
Un soir, alors qu’ils marchaient près du grand feu de camp central, un groupe de campeurs les invita à se joindre à eux.
Ils s’assirent en cercle, entourés de visages souriants et détendus. Certains étaient des habitués, d’autres, comme eux, découvraient encore cette nouvelle façon de vivre.
— Qu’est-ce qui vous a amenés ici ? demanda un homme barbu, le regard bienveillant.
Clara et Léo échangèrent un regard complice.
— On a commencé par un camping naturiste classique, expliqua Clara. Puis une île sauvage, puis une auberge en montagne… On voulait voir où cette route nous mènerait.
Un murmure amusé parcourut le groupe.
— Alors vous êtes des explorateurs de la liberté, sourit une femme aux longs cheveux tressés.
Léo haussa les épaules. Je ne sais pas si on peut dire ça, mais une chose est sûre : chaque fois qu’on vit comme ça, on se sent plus vivants.
Un silence s’installa, chargé de compréhension. Ici, personne ne jugeait. Chacun suivait son propre chemin.
Cette nuit-là, de retour dans leur cabane, Clara se blottit contre Léo sous la couverture légère.
— Je crois que j’ai compris ce qui me plaît autant dans cette façon de vivre, murmura-t-elle.
— Dis-moi.
Elle releva les yeux vers lui. Ce n’est pas juste l’absence de vêtements. C’est l’absence de barrières. Entre nous, entre nous et les autres, entre nous et la nature.
Léo passa une main dans ses cheveux. Tu sais ce que ça veut dire ?
— Quoi ?
— Qu’on ne pourra plus jamais vivre autrement.
Elle sourit doucement et l’embrassa.
Ils savaient qu’ils étaient en train de changer, profondément. Et que leur voyage ne faisait que commencer.